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Vegans sous la lumière, éleveurs dans l’ombre… Remettons les choses au clair !

Selon une étude récente, moins de 4% de la population française ne consomme pas du tout de viande, pour diverses raisons, et le végétalisme (soit le fait de ne consommer aucun produit d’origine animale) représente moins de 1% de la population. Sans remettre en cause les choix alimentaires de chacun, on peut regretter qu’une partie des militants donne des leçons, parfois de manière agressive, sans connaître la réalité de la filière de l’élevage et la diversité de ses métiers. Certains militants entretiennent cette frénésie, en tenant des propos extrêmes ou même en attaquant physiquement des commerçants. Ces modes de consommation et engagements militants profitent d’une visibilité démesurée. L’engouement médiatique autour de la cause végane fait du tort à toute une profession : les agriculteurs. Nous cherchons à travers ce texte à leur redonner un peu de place grâce à une vision plus proche de la réalité du terrain.

 

Cette passion qui fait battre le cœur de nos territoires

Les éleveurs et agriculteurs français sont particulièrement attachés à leur métier. C’est un métier difficile, avec de nombreuses contraintes, exigeant, parfois dénigré. Et pourtant il est assumé par des acteurs qui le vivent quotidiennement avec passion. La filière agricole et en particulier l’élevage est un maillon clé du territoire qui emploie près de 900 000 personnes. Ces territoires, souvent affectés par la désertification des services, sont ainsi maintenus par le dynamisme de nos agriculteurs.

 

L’excellence française dans les assiettes

Les agriculteurs constituent les premiers maillons d’une chaîne de métiers. Des producteurs, aux fabricants et distributeurs jusqu’aux cuisiniers professionnels ou amateurs, tous participent à la grande aventure de la gastronomie. La qualité et l’exemple français dans ce domaine ne sont plus à démontrer. La France exporte par exemple de la viande chevaline jusqu’au Japon, où elle peut se vendre jusqu’à 300€ le kilo au consommateur. Les japonais privilégient avant tout le savoir-faire français pour ce mets d’exception.

 

Le bien-être animal, une idée pas si nouvelle

La notion de bien-être animal n’est absolument pas une question étrangère aux éleveurs. Pour des raisons économiques bien sûr, un éleveur a tout intérêt à ce que ses animaux soient en bonne santé, gage de la qualité de leur production. Si c’est un sujet de préoccupation assez récent pour les consommateurs, il s’agit d’un enjeu qui fait partie du quotidien des gens du métier, et ce depuis des millénaires.

L’anthropomorphisme vise à personnifier l’ensemble des êtres vivants (animaux mais aussi forêts et rivières). Cette tendance ne traduirait-elle pas une dérive de l’individualisme ? Où tout est rapporté à soi et l’on transpose nos désirs et modes de fonctionnement au monde qui nous entoure sans faire de différence. Il ne faudrait pas sur cette base condamner les éleveurs et leur travail qui façonne un produit apprécié de la très grande majorité des consommateurs français.

 

Pierre Aussedat