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Point de vue : la forêt des possibles

 

Dépérissements massifs à perte de vue, crises sanitaires et attaques de parasites touchant des dizaines d’essences, incendies, répercussion sur les prix des bois... il ne fait pas bon investir en forêt ? Les travaux de gestion et renouvellement sylvicoles nécessaires à la bonne santé et à la productivité de la forêt coûtent cher. Et le prix à l’hectare pour l’acquisition d’une forêt saine et rentable pourrait en décourager plus d’un. Pourtant, je suis convaincu que chaque forêt, peu importe sa valeur immobilière, détient un potentiel précieux.

Terre de sens

 

Choisir l’investissement forestier, c’est d’abord une affaire de sens puisque cela implique d’injecter des capitaux utiles à la préservation de cet écosystème indispensable à la vie et à l’équilibre planétaire.

 

Investir en forêt revient d’ailleurs à participer plus vieux mécanisme d’économie circulaire de l’Histoire !

 

Les forêts nous rendent des services inestimables. Elles produisent des matières premières : le bois matériau, molécule, le bois énergie pour se chauffer, des produits non-ligneux en forêt comme les champignons, ou le gibier. La forêt est essentielle de par ses grands services de régulation : purification de l’air, abri de biodiversité, stabilisation des pentes, stockage carbone. Et elle joue aussi un rôle socio-culturel : lieu de loisirs, elle structure nos paysages, sans oublier la valeur patrimoniale des forêts.

 

Un trésor « bankable »

 

Ces services hier difficiles à estimer sont appelés aujourd’hui à être mesurés, monétisés, afin de donner aux forêts les moyens qu’elles méritent. Les seuls services de production de bois, et de manière indirecte la fiscalité, rémunéraient hier le sylviculteur. Aujourd’hui, en plus des produits forestiers, le propriétaire peut valoriser les services rendus : filtration de l’eau, stockage du carbone, activités touristiques et hôtelières (promenade, accrobranche, cabanes, chasse).

 

En Meurthe-et-Moselle, nous venons d’obtenir la labellisation « Bas Carbone », qui va permettre, grâce au marché naissant du carbone, de vendre des tonnes de carbone. Le carbone est mis en vente auprès d’acteurs privés (déjà engagés dans la réduction de leurs émissions) et souhaitant aller plus loin et financer le cercle vertueux forestier. Le financement sera utilisé pour reconstituer une centaine d’hectares en impasse sylvicole. 

 

On peut également imaginer contractualiser autour du service de purification d’eau rendu aux exploitants des réseaux d’eau. L’économie réalisée par le non-recours à une station d’épuration pourrait être allouée au financement de l’entretien des parcelles de forêts responsables de la filtration.

 

Une transition urgente

 

Le changement climatique agit comme un catalyseur : de nouveaux modèles de financement pour les services rendus par la forêt vont devoir s’imposer d’urgence. Plus que jamais, les dépérissements sur les espèces importées et natives incitent à se concerter pour trouver une solution collective permettant aux forêts de nous rendre leurs services écosystémiques.

 

J’engage aujourd’hui le cabinet Pierre Aussedat dans cette transition urgente. Notre équipe accompagne les propriétaires dans la construction de nouveaux modèles de valeur pour leurs forêts. De nouveaux modes de financement qui doivent aussi permettre de reconnecter les collaborateurs des entreprises avec une forêt proche de chez eux et pourtant encore mal connue.

 

 

Pierre Aussedat