Quoi de neuf

à la campagne ?

Non, les terres agricoles ne sont pas des terrains à bâtir !

En France, les nouvelles constructions grignotent à grand pas les terres agricoles.

 

Le cas de Resson-sur-Matz, au nord de Senlis, est un exemple parmi tant d’autres. Sur cette commune, un ancien site industriel de 5 hectares attend un acquéreur en bordure de l’A1. Le site, directement accessible depuis l’autoroute, s’adapterait aisément à un nouvel usage. Pourtant, une plateforme logistique se relocalisant vient de choisir les champs voisins pour s’installer… quelques centaines de mètres plus loin.

Les campagnes françaises sont fortement impactées par la construction de logements. Les zones pavillonnaires en sortie de ville poussent comme des champignons alors que les centres-villes historiques sont laissés à l’abandon. On préfère construire plutôt que rénover.

 

Thibault Anselin, responsable secteur agricole au cabinet Pierre Aussedat, exprime son désarroi « C’est une situation absurde. Les constructions neuves fleurissent au détriment de terres agricoles productives. Elles sont pourtant stratégiques pour notre territoire. Il faut considérer les terres agricoles à leur juste valeur, et pas comme de simples terrains vierges. »

 

Par ailleurs, la construction d’un m2 nécessite, pour l’installation des réseaux et de l’ensemble des aménagements, d’aliéner des surfaces importantes de terres. Par exemple, un échangeur d’autoroute représente souvent plus de 25 hectares d’emprise. Certes les terres qui sont à l’intérieur des boucles ne sont pas bétonnées, mais elles deviennent inexploitables.

 

La valeur de la terre par rapport aux zones aménageables est négligeable, 1€ le m2 contre 10€, 15€ voire beaucoup plus pour du terrain à bâtir.

Les solutions ?

 

« Il nous semblerait plus logique, même si c’est contraignant, d’inciter les aménageurs à utiliser l’ancien, l’existant, de « recycler » les terrains plutôt que de consommer de la terre qui ne sera jamais remise en culture ».

 

Mieux protéger les terres agricoles dans les plans locaux d’urbanisme, avec des règles plus strictes, comme celles qui s’appliquent à la forêt. « Personne actuellement ne construit sur une parcelle forestière protégée : protégeons aussi notre patrimoine rural » ajoute Thibault Anselin.