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L’histoire de la forêt landaise

Créée sous l’impulsion de Napoléon III en 1857, la forêt des Landes de Gascogne est la plus grande forêt artificielle d'Europe.

 
La forêt des Landes de Gascogne est une création de l’Homme, à partir d’une essence locale, le pin maritime, présente en Aquitaine depuis plus de 8 000 ans.
Aujourd’hui, les Landes est un massif homogène de plus de 1 million d’hectares. Elle s’étend sur trois départements (Gironde, Landes et Lot et Garonne), couvrant la plaine triangulaire des Landes de Gascogne (taux de boisement moyen de 74 %). C’est une forêt essentiellement privée : 10 % seulement de sa surface appartiennent à l’État et aux collectivités locales. Le reste est la propriété de nombreux sylviculteurs. Cette forêt cultivée alimente de nombreuses industries locales.
 
"Au-dessous de Bordeaux un sol plat, des marécages, des sables, une terre qui va s’appauvrissant, des villages de plus en plus rares, bientôt le désert... Plus loin, la plaine monotone des bruyères s’étend à perte de vue... De temps en temps on aperçoit la silhouette d’un pâtre sur ses échasses, inerte et debout, comme un héron malade". C’est ainsi qu’Hippolyte Taine décrit les landes à molinie du Sud-Ouest français dans son Voyage aux Pyrénées paru en 1860.
 

Naissance de la forêt des Landes.

 
Jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle, les landes font figure d’exception dans la culture et le paysage français. Terre sablonneuse et peu fertile, territoire marécageux, espace hostile, surnommé parfois le "Sahara français". Les bergers landais, juchés sur des échasses, sont perçus comme des populations aux mœurs rudimentaires, encore à moitié nomades et vêtus de peaux de bêtes.
 

Les Landes sous la révolution industrielle

 
Dès la fin du XVIIIe siècle, des projets d’aménagement sont mis en place. Il s’agit de drainer les sols, de limiter l’avancée des dunes vers les terres, mais aussi de repeupler cette région. Cette véritable entreprise de colonisation intérieure voit fleurir les projets les plus farfelus : plantations de riz, de coton ou de tabac, élevage de dromadaire… C’est en 1857 que les landes changent véritablement de visage : Napoléon III promulgue la loi relative à l'assainissement et à la mise en culture des landes de Gascogne. En l’espace de vingt ans, les deux tiers des terres communales du département des Landes et la moitié de celles du département de la Gironde sont mises aux enchères, à l’avantage des propriétaires terriens et des spéculateurs.
Ce boisement massif des landes ne se fait pas sans heurts. Certains bergers, inquiets de la disparition de leurs modes de vie traditionnels, s’insurgent et font l’objet d’une répression sévère.
Sous l’impulsion d’ingénieurs charismatiques élevés au rang de symboles du génie national, mais aussi de professeurs, d’investisseurs, de riches propriétaires terriens, les landes poursuivent inexorablement leur mue et se changent en une gigantesque forêt à la valeur économique et symbolique considérable. De l’exploitation du bois de pin au gemmage, de la chasse à la palombe à la figure typique du résinier, la forêt des Landes de Gascogne devient l’un des fleurons de la révolution industrielle française en même temps qu’un succès politique.
 

La forêt des Landes de Gascogne aujourd’hui

 
La forêt des Landes de Gascogne est une création de l’Homme, à partir d’une essence locale, le pin maritime, présente en Aquitaine depuis plus de 8 000 ans.
Aujourd’hui, les Landes est un massif homogène de plus de 1 million d’hectares. Elle s’étend sur trois départements (Gironde, Landes et Lot et Garonne), couvrant la plaine triangulaire des Landes de Gascogne (taux de boisement moyen de 74 %). C’est une forêt essentiellement privée : 10 % seulement de sa surface appartiennent à l’État et aux collectivités locales. Le reste est la propriété de nombreux sylviculteurs. Cette forêt cultivée alimente de nombreuses industries locales.
 
 
Par François de Loisy