Quoi de neuf

à la campagne ?

L’heure de la révolution climatique a sonné !

Faibles ou forts, les signaux du danger que représente pour notre planète et nos modes de vie le réchauffement climatique continuent de s’accumuler. Si l’ère de l’indifférence est passée, c’est aujourd’hui l’inaction et l’inertie que nous devons vaincre. Les volontés sont là, les solutions aussi.

Le Label bas Carbone est une opportunité indéniable de mobiliser la filière forêt-bois dont l’activité constitue un moyen de lutte contre le changement climatique. Les prémices d’une révolution ? A bon entendeur, salut !

Sonnons le Tocsin

L’époque est propice, tous les voyants sont au vert ! Il est temps de révolutionner notre économie, de réduire nos émissions de carbone.

Après l’ère industrielle, après l’ère financière, après l’ère numérique, place à l’air dé-carboné. Loin du fantasme de la décroissance, promouvoir une économie dé-carbonée c’est défendre une option réaliste et impérieuse en réponse aux dangers qui menacent. Ces dangers que nous, les forestiers, sommes les premiers à constater.

Les incidences du réchauffement climatique mettent en jeu notre survie économique quand les forêts du grand quart Nord-Est, de toute l’Europe centrale, montrent des signes de dépérissements massifs. La sylviculture ne peut compenser le déficit hydrique ou les attaques de pathogènes. Les atténuer, peut-être ; les compenser non. Nous en essuyons tous les conséquences, sans filtres, ni tampons.

Or, plus la forêt souffre, plus la planète souffre.

Un dernier coup de semonce

S’il est encore temps de modifier la tendance, impossible d’y parvenir à moins d’une volonté sans faille et d’un engagement total des politiques. La société n’attend que cela. Les entreprises y sont prêtes, les consommateurs aussi.

Alors, poussons l’idée : inventons une « TVA Carbone » ! En pénalisant les produits faisant le tour du monde, nous rendrons les produits locaux plus accessibles au consommateur final, moins chers. Le but n’est pas de créer un protectionnisme déguisé mais plutôt de redonner une vraie valeur aux choses, une vraie valeur au travail. Ces efforts doivent être le souffle d’une nouvelle révolution économique.

Les soutiens financiers et administratifs sont enfin là.

Les initiatives se multiplient dans le public comme dans le privé

L’Allemagne s’est engagée en ce sens avec un plan de 100 milliards d’euros pour réduire les émissions carbone et le groupe Total a décidé d’investir 100 millions d’euros en forêts.

La volonté des citoyens se manifeste tous les jours sur les réseaux.

En somme, la prise conscience est réelle : les forêts sont des puits à carbone, pas des gouffres financiers sans fonds ni retours. Les investissements en forêt pourraient être pour l’avenir un formidable levier de croissance pour l’Europe toute entière.

Formez vos bataillons

Ce qu’il faut faire c’est favoriser les forêts productives car ce sont les arbres en croissance qui captent le CO2. Pour grandir un arbre produit du glucose ce qui libère de l’oxygène tout en emprisonnant du carbone. L’arbre est une machine révolutionnaire qui transforme le CO2 en oxygène tout en produisant un matériau de construction formidable.

Depuis le 28 novembre 2018 un arrêté ministériel permet de reconnaitre le stockage de carbone additionnel en fonction des efforts de sylviculture. Toutes les forêts dans leur phase de croissance séquestrent du carbone. Le sylviculteur, lui, peut optimiser cette captation mais pas seul. D’un côté l’administration établit un certificat attestant des « x » tonnes de carbone que le projet du sylviculteur va permettre de stocker. De l’autre les entreprises privées pourront financer le projet et ainsi compenser en partie leur impact l’environnement. Cette dynamique est désormais rendue possible grâce au Label Bas Carbone qui permet de quantifier officiellement ces bénéfices pour l’environnement. Une formidable opportunité pour la filière bois, puisqu’elle crée une incitation positive.

Notre baroud d’honneur ?

Mais, l’amélioration de la forêt ne suffira probablement pas. Il nous faut engager un vrai changement des mentalités, une révolution.

En effet, rien ne garantit que tous ces efforts aient un réel impact sur le réchauffement climatique. Pour autant cela doit-il nous empêcher de poursuivre dans cette voie ? Non, car nous aurons amélioré la forêt. Et plus largement, nous aurons créé un levier de croissance, et peut-être même contribué à la naissance d’une société innovante s’éloignant des énergies fossiles et se rapprochant de la nature, des saisons et des hommes…