Quoi de neuf

Malgré sa petite taille, cet insecte souvent de moins d’un centimètre de long provoque des dégâts considérables sur nos forêts françaises. Les forêts des Vosges et du Jura ont été les premières impactées avant de se propager à d’autres régions : le Cantal, l’Ain, le Puy de Dôme, l’Isère…
Les régions dominées par des feuillus, comme certaines parties des forêts atlantiques de l'Ouest de la France, ou encore la région des Alpes peuvent être moins touchées, mais toutes les régions Françaises sont impactées par ce fléau.

Ces insectes s’attaquent essentiellement aux conifères affaiblis ou stressés par les sécheresses et les tempêtes, les rendant plus vulnérables aux attaques.
Le dérèglement climatique est donc une fois de plus montré du doigt …En effet, un climat chaud et sec accélère le cycle de développement et multiplie le nombre de générations dans une année.

Son cycle de vie

1/ Les œufs sont pondus dans les galeries creusées par les femelles. Elles pondent en moyenne 60 œufs au cours de leur vie.

2/ Les larves se nourrissent de l'écorce interne et du phloème (le phloème est un des deux principaux types de tissus vasculaires dans les plantes), elles se nourrissent de la partie vivante de l’arbre, créant des galeries perturbant le système de transport des nutriments nécessaires à la vie de l’arbre.

3/ La nymphe se métamorphose dans les galeries avant d'émerger comme adulte.

4/ Devenues adultes elles perforent l'écorce pour sortir et se disperser vers de nouveaux arbres.
Ainsi, en quelques mois un arbre de plusieurs dizaines d’années peu mourir, et une forêt peut mourir en quelques mois. L'arbre meurt lorsque le système de transport interne est trop endommagé pour maintenir la vie. Le forestier est donc impuissant et dans une impasse sylvicole face à ce phénomène.

Depuis quand remarque-t-on son invasion en France ?

L'invasion des scolytes en France a pris de l'ampleur depuis les années 1970, avec des épisodes particulièrement graves au cours de la dernière décennie.

Comment lutter contre cette épidémie ?

1/ Le forestier doit donc surveiller ses forêts et détecter les signes de déclin des arbres, tels que le jaunissement ou le brunissement des feuilles ou épines, l'apparition de résine sur le tronc (flux de résine), et la perte de branches.

La seule solution, à l'heure actuelle, est d'abattre les arbres malades (coupe sanitaire) et de les sortir de la forêt le plus vite possible, pour que les scolytes n'aient pas le temps de coloniser d'autres arbres.
L’utilisation de pesticides par pulvérisation aérienne et terrestre ainsi que les injections dans les troncs sont très décriées.

2/ La diversification des essences forestières, est également une arme pour lutter contre cette invasion et réduire la vulnérabilité globale des forêts.

3/ Nous avons accompagné des clients dans la reconstitution des parcelles ravagées par les scolytes. Nous leur avons apporté une solution de financement via le Label Bas Carbone. Cela nous a permis de sensibiliser les entreprises finançant aux enjeux forestiers et de les impliquer au projet de plantation forestière.

En 2023 plusieurs milliers d’hectares de forêt française ont été ravagés par ces insectes.
Leurs impacts sont visibles sur les écosystèmes, sur les paysages, mais aussi sur la ressource bois, dont les flux d’approvisionnement et la qualité des produits sont perturbés.

Mathilde Bazire