Quoi de neuf

à la campagne ?

Et si nous étions votre meilleur rempart contre l’inflation ? 

La terre dans le contexte actuel retrouve son rôle essentiel. Les conséquences de la crise sanitaire et le conflit en Ukraine rendent la période tourmentée. Nous constatons déjà un impact fort sur nos marchés. 

En agriculture

La hausse du prix des céréales était engagée avant la crise ukrainienne, le conflit a largement renforcé les inquiétudes. L’armée russe est accusée d’incendier les champs de blé en Ukraine. Si on peut se satisfaire d’avoir une juste rémunération des producteurs, on déplore que ce soit dans ce contexte.

 

Fallait-il une guerre pour que le monde occidental découvre sa dépendance à nos agriculteurs ?

 

Cette prise de conscience d’un équilibre fragile de la production végétale devrait maintenir des prix relativement soutenus sur une longue durée. Les résultats économiques des céréaliers sont à nuancer avec la hausse du prix des intrants et du transport qui pourraient constituer un étau en cas de baisse de prix pour la campagne prochaine.

 

Si la hausse significative des prix améliore la situation des fermes céréalières, elle détériore l’économie des éleveurs qui sont contraints d’acheter de l’aliment. 

 

L’embargo sur le gaz russe rend les unités de méthanisation, très compétitives.  Il n’était pas envisageable de produire plus que le quota prévu au contrat il y a encore 6 mois. Aujourd’hui, le prix libre dépasse celui du contrat et certaines installations peuvent être boostées pour produire plus de gaz. D’autant que le digestat permet de réduire l’achat d’engrais dont les prix ont flambé. Le premier métier de certains agriculteurs devient la production d’énergie.

 

Enfin, la lutte contre le réchauffement climatique est au cœur de l’actualité, certains usages se développent comme l’agri-voltaisme, les biogaz et biocarburants. Ce qui diversifie les usages du foncier mais pourrait réduire significativement l’assolement pour la production végétale.

 

Toutes ces raisons devraient entrainer une augmentation mécanique du prix du foncier agricole mais les freins juridiques et administratifs sont tels que le marché de la terre reste stable. En observant le marché en Europe, on constate que le prix français de la terre est maintenu bas de manière artificielle. Prix moyen en Belgique 75 000€/ha contre 5 940€/ha en France pour les terres libres d’après la SAFER.  La loi Sampastous dont on attend le décret d’application va entraver les cessions d’entreprises agricoles alors que la moitié des chefs d’exploitation auront atteint l’âge de la retraite d’ici 10 ans.

Ces contraintes vont ralentir et lisser la hausse du prix des terres même si elle nous semble inéluctable.

 

En forêt

Le marché des forêts est libre, à l’inverse de la terre agricole, on observe déjà une tension très forte sur les prix. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs.

 

Le prix du bois augmente encore, dopé par la reprise mondiale et probablement par le « quoi qu’il en coûte » les besoins sont importants aussi bien en bois d’œuvre qu’en bois énergie ou pour l’emballage. Dans le même temps, le matériau revient à la mode et les consommateurs remettent du bois dans leur intérieur (parquet notamment).

 

Le bois de chauffage augmente aussi. Cette solution n’est pourtant pas tellement mise en avant par les médias alors qu’il s’agit d’un moyen efficace pour lutter contre la hausse du prix des énergies fossiles de manière renouvelable et écologique.

 

Le prix des forêts étant directement lié au prix du bois, dans un contexte où la demande est toujours forte et l’offre limitée. On observe mécaniquement un phénomène de hausse des prix assez brutal. Certains dossiers ont doublé de valeur en l’espace de six mois. Il n’est pas rare de voir des transactions à plus de 40 000€ voire 50 000€ de l’hectare.

 

Quand on investit en forêt il ne faut pas regarder en arrière. Les prix sont encore en relation avec un stock de bois ou avec une promesse de production. Si on considère le bois comme une matière première, son prix devrait suivre l’inflation.

La valeur du stock d’une bonne forêt qui comprend 200 m3 de chênes à l’hectare avec un prix moyen de 300€ le m3 est de 60 000€ sans compter le bois de chauffage, la valeur du sol et de la chasse.

 

L’inquiétude lié au réchauffement climatique est toujours là mais ne freine pas les investisseurs.

 

Voici un calcul du coût de reconstruction d’une forêt sans tenir compte des aléas, du réchauffement climatique, des dégâts de gibier, du risque de tempête ou d’incendie…

 

En considérant un hectare de plantation avec le sol et les dégagements pour les 5 premiers années. En utilisant des intérêts composés à 2,5% ou 3%, qui correspondent à l’accroissement volume d’une bonne forêt.

 

Coût d'une plantation avec sol Durée Capitalisé à 2,5% Capitalisé à 3%
7 500 € 50 ans 25 778 € 32 880 €
7 500 € 100 ans 88 605 € 144 143 €

 

Ce calcul théorique ne tient pas compte des aléas, des frais de gestion, de la fiscalité ni des revenus des coupes d’éclaircie. Il permet simplement d’illustrer qu’acheter une forêt avec des bois de qualité constitue un patrimoine qui a déjà nécessité des efforts financiers et humains colossaux depuis 100-150 ans. 

 

A 100 ans une forêt est encore jeune, et finalement acheter une forêt de chêne de 150 ans à 50 000€ l’hectare est encore une bonne affaire. 

 

Les besoins mondiaux sont énormes. Les perspectives le sont aussi. En France, seulement 10% des maisons individuelles sont construites en bois contre 90% aux USA, il y a encore de la marge !

 

Il existe malgré tout des incertitudes : 

le prix du bois est-il à un point haut ? la forêt sera-t-elle résiliente face au réchauffement climatique ? la hausse des taux aura-t-elle un impact sur l’investissement forestier ? 

 

Et des opportunités :

Mise en valeur de la biodiversité, lutte contre le réchauffement climatique, préservation des sols, de l’eau et des paysages. 

Le rôle de la forêt n’est plus limité à la production du bois, d’autres leviers apparaissent. 

 

En regardant ce qui se passe sur dans le reste de l’Europe on a finalement des prix qui rattrapent le retard. 

 

Nous sommes plus que jamais convaincus que placer des capitaux dans la terre plutôt que dans des produits financiers a du sens, surtout que cette démarche permet d’avoir un impact sur le réchauffement climatique. 

 

Dans un contexte d’inflation il nous paraît évident que la terre et le bois résisteront !